Que font les bêtes aux prés ?

« Elles désespèrent de brouter de l’herbe fraiche en abondance car c’est la sècheresse !

Le puits est tari, il faut se brancher sur le réseau de la ville. Encore des frais ! »

Je reviens de la visite d’une exploitation et voici ce qu’il ressort d’un entretien d’un peu plus de deux heures avec un couple de producteur laitier.

Pour espérer tenir dans la profession, il faut avoir des diplômes, le plus possible, quitte à les collectionner du CAP jusqu’à celui d’ingénieur. Les temps sont difficiles, la profession est en pleine mutation, Les bras et le labeur ne suffisent plus pour vivre.

Comment en est-on arrivé là ?

Comment certains industriels peuvent croire que des gens accepteront de travailler sans broncher, dans l’ignorance du prix qu’il leur sera donner à la fin du mois pour le lait livré, tous les deux jours ?

Un lait bio est acheté 41 centimes le litre au producteur pour se trouver en magasin en brique UHT à 1,55 €.

Pour un lait « conventionnel », il faut compter 35 centimes le litre.

La traite s’effectue deux fois par jour et le camion passe tous les deux jours. Le tank conserve le lait à 4°C. Il s’agit donc d’un produit fragile, trop difficile à conserver pour modifier les rapports de force entre producteurs et industriels.

Depuis septembre 2009, nous entrons dans un nouveau rapport de fixation des prix entre producteurs et industriels du lait : la négociation. Après une première grève du lait en hivers 2009, nous voici avec une nouvelle crise pour cet été 2010 parce que les industriels ne veulent pas augmenter le prix selon les modalités mécaniques du marché des matières premières …

Sommes-nous naïfs pour croire possible de négocier à « égalité » quand un des contractants est économiquement dépendant d’un seul « client » ? Ce n’est pas possible !

D’autant qu’il faut se rappeler que durant l’hiver 2009, les producteurs ont dû signer des contrats d’exclusivité avec les industriels qui ramassent et transportent le lait … Deux « indépendants » juridiques ne le sont pas forcément d’un point de vue économique. Elle est là, la faille du raisonnement « libéral ».

De plus, le cours du lait s’établit à partir de sa poudre. Or, nos laiteries ne travaillent qu’à partir du lait « liquide » pour confectionner leurs produits.

Il est possible que cela ne soit pas le cas sur d’autres continents, aux USA, par exemple avec les grosses industries que nous lui connaissons.

Il n’y a que le rayon puériculture qui s’intéresse au lait en poudre ! Le grand public lui préfère la brique UHT.

Donc, la référence à la poudre de lait pour établir un « prix du lait » me paraît être une aberration pour le marché français mais peut-être que les productions étrangères l’utilisent, abaissant ainsi les prix, gênant ainsi nos exportations avec des produits de moindre qualité ?

J’apprends à l’instant que les industriels viennent d’obtenir un alignement sur le prix du lait pratiqué en Allemagne. Le pays n’est pas le plus producteur en Europe ! Déjà que l’ouest de la France est « mieux » rémunérée que les autres régions de l’hexagone, que viennent faire les producteurs d’outre-Rhin dans le référencement ?

Par ailleurs, les opérations de « stickage » montrent tout à la fois la difficulté de se faire entendre et de se faire respecter par les industriels. Hélas, le marquage des seuls produits de marque comporte une lacune : l’oubli des grandes enseignes commerciales qui négocient de grands volumes de productions agricoles (lait, fromages …) sous leur propre marque, à des tarifs d’appel, auprès de ces mêmes industriels stigmatisés ! Et il semble avéré que les produits « marque de magasin » procurent des marges bien plus confortables.

Quelles sont les solutions pour maintenir son exploitation à flot ?

Certains se convertissent à l’agriculture biologique.

Les produits sont mieux payés. Les circuits de vente ne sont pas tenus par les grandes surfaces. La férocité des négociations n’a donc pas sa place. Dans certains cas, ce sont même les producteurs qui fixent les tarifs. C’est le cas parfois dans les bio-coops, ou dans la vente directe à la ferme.

La difficulté est d’avoir la surface nécessaire et un peu plus, suffisante, pour compenser le rendement moindre, en l’absence de produits phytosanitaires ou de produits pharmaceutiques.

Ainsi, pour 50 vaches laitières, en conventionnel il faut moins de 70 hectares pour fournir le fourrage (foin, luzerne etc…). Si le bio vous tente, il faut 80 hectares.

C’est facile à dire, encore faut-il avoir la place pour « pousser les haies » … La terre appartient toujours à quelqu’un, pas de vacance de propriété ! Donc, si les voisins exploitent, ne partent pas en retraite et ne louent rien, la reconversion est hors de portée.

Quand bien même vous disposez des surfaces nécessaires, vous voici en difficulté en cas d’aléas climatique. Parce qu’en cas de sècheresse, la production fourragère chute. Et pas question d’épandre un peu de fertilisant pour relancer la pousse, vous êtes bio !

D’autres, cherchent, voire traquent, la possibilité d’économiser les charges d’exploitation.

Pour cela, ils produisent l’aliment du bétails s’ils sont éleveurs (foin, luzerne, maïs), conservent de quoi réensemencer leurs champs (démarche bio à l’opposé des productions OGM qui ne sont pas auto-fécondes), développent leur autonomie énergétique (panneaux solaires, thermies capturées près des tanks à lait, éolienne, méthanisation) ou deviennent producteurs vendeurs de photovoltaïque pour le seul compte d’EDF, limitent l’usage des intrants.

Les panneaux solaires sont pratiques pour fournir l’eau chaude nécessaire. Il est plus intéressant d’avoir cet équipement si l’on tire l’eau chaude le matin, ce qui n’est pas forcément dans les us et coutumes (bain des enfants le soir chez beaucoup).

Cette exploitation dispose de panneaux solaires sur le toit de la salle de traite. Un compteur a même été installé par l’ADEME mais il n’est jamais relevé ni analysé !

L’éolien a tenté bien des groupements d’agriculteurs. Hélas, les mesures gouvernementales favorisent les grosses structures qui plantent des « champs d’éoliennes ». Rien ne favorise l’autonomie des petites structures. C’est bien dommage.

Un regroupement d’agriculteurs autour d’une éolienne de 900 watt serait pourtant bien vu et garantirait une meilleure indépendance des professionnels. Sans doute est-ce là que le bât blesse !?

La méthanisation est dans certains projets. Si les Allemands la pratiquent au point d’avoir des petits patelins chauffés par quelques exploitants locaux, l’ADEME, peu convaincue par la méthode, préfère limiter son aide à un projet par région. La méthanisation se fait à partir de matière « sèche » ou « liquide » (pas de détail, tout le monde comprend !?), dans de grandes cuves enfouies. L’idéal est d’intégrer cette méthode à un processus industriel agro-alimentaire gourmand en chaleur (serres, couveuses, laiteries …). En plus, en s’intégrant à un processus industriel, les exploitants peuvent continuer à maitriser leur circuit. Encore faut-il avoir la place, le projet, les « hommes » et les financements pour oser la prise de risques.

En fait, en discutant plus avant, c’est un des aspects des difficultés de la profession : la mutation du métier et la prise de risque. Pourtant, il existe des solutions juridiques et économiques pour réconcilier « industriels » et « paysans ». Par exemples il y a moyen de regrouper des secteurs et des statuts professionnels différents pour un projet commun, tel que la SICA.

Dans les années 70, il y a eu le remembrement des exploitation pour regrouper les terres, rationaliser les déplacements mais aussi pour reformer des parcelles avec des tracteurs plus gros afin d’augmenter le travail en parcelle/jour. Cela s’est accompagné du renforcement à l’export de l’industrie agro-alimentaire avec intégration accrue des exploitants dans le schéma. Aujourd’hui, nous assistons à une géolocalisation des productions, schéma aberrant lorsqu’une calamité climatique s’abat sur la région productrice.

Depuis trois générations, les producteurs augmentent leur cheptel et leur surface d’exploitation mais les revenus sont toujours aussi maigres ! Pourquoi ? Parce que depuis le début ces gens sont à la source de la chaîne de production mais ne maitrisent pas leur filière !

Ils supportent donc l’effort sans « récompense ». En plus, à force de détruire les haies bocagères qui brisent les vents dominants (Hauteur de haie x 3 = longueur de terrain abrité), la terre se dessèche et réclame plus d’intrants. Le recours aux produits phytosanitaires détruit les organismes. La terre se meure, se transforme en roche sur laquelle pousse la mousse… C’est infernal !

Que mangent les vaches ? Question idiote sans doute mais depuis le scandale des farines animales, elle me paraît nécessaire ! Pour moi, citadine élevée aux champs, les vaches broutent et mastiquent à longueur de temps.

Ici aussi !

Le foin et l’herbe fraiche sont la nourriture de base. Les petits pois ne sont plus donnés parce que cette culture est peu rentable. La graine de lin, très tendance avec ses « oméga », n’est profitable aux buveurs de lait et autres mangeurs de beurre ou de viande …qu’à travers la consommation d’œufs et de volailles. C’est le point de vue de l’éleveur visité.

L’inconvénient du foin, outre son stockage, est sa pauvreté nutritionnelle. Il faut donc supplémenter les bêtes avec des granulés tirés de divers tourteaux (résidus des graines de soja, colza, maïs après extraction de l’huile) ou de végétaux (blé, luzerne). La luzerne est LE produit énergétique par excellence. Notre hôte s’extasie sur l’usine de séchage proche qui profite des gaz de décomposition d’une décharge enfouie pour dessécher par étuvage (dessiccation) les luzernes produisant des granulés « de luxe ».

Je connais cette entreprise de séchage; elle pratique le tourisme industriel. Voilà une autre belle idée de visite !

Mais revenons au fourrage !

Le foin permet l’expansion de la panse tandis que les granulés garantissent la qualité de l’alimentation. Le foin régule également le transit et protège de toute fermentation intestinale pouvant étouffer l’animal. La manœuvre de « perçage » du cuir est désespérée et ne se pratique plus guère grâce aux connaissances acquises.

Pour renouveler le troupeau de vaches laitières, il faut des veaux. L’insémination artificielle est passée par là. La pratique est au point mais n’est pas garantie à chaque « injection ». Encore des frais !

Les veaux, eux, ne seront pas élevés « sous la mère » et seront vendu dans le mois de leur naissance si ce sont des mâles. Les « filles » restent sur l’exploitation pour devenir de futures laitières. Dès la naissance, les deux oreilles des petits reçoivent une étiquette avec les mentions suivantes, disposées comme suit :

FR (pays de naissance)

Département – N° de l’exploitation

N° de l’animal

Cette immatriculation est couplée à l’existence d’une carte, sorte de carte d’identité et de carnet de santé. Les bêtes ne peuvent pas circuler sans cette carte et les abattoirs exigent les deux oreilles.

La visite s’achève. Je repars avec du lait de la traite à laquelle je viens de participer. La bouteille est toute chaude, comme une bouillotte.

Il va falloir le faire bouillir, avec l’anti-monte-lait.

Entier, il va me garantir une excellente tenue pour l’entremet auquel je le destine …trop bon !

Mamouchka.

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Affaire Bettencourt : bévue, cynisme et duplicité.

Dès l’origine, par la qualité des intervenants, cette histoire défraie la chronique. Terriblement banale (affaire familiale) et vulgaire (captation de fortune) elle tourne au scandale politico-judiciaire.

Mais surtout, depuis le début, une seule question me taraude, un détail, mais sur lequel achoppe tout le dossier : pourquoi avoir choisi la plainte pour abus de faiblesse plutôt que se lancer dans la procédure de protection des majeurs ?

Trois ans après, il devient particulièrement difficile de retrouver les articles de presse.

Finalement, voici la chronologie à laquelle je suis parvenue.

Le télescopage avec la réforme de la capacité des majeurs rend l’affaire encore plus dramatique.

J’espère qu’il n’y a pas lieu de soupçonner un quelconque « arrangement », comme lors du toilettage du code pénal, favorable à l’église de scientologie, en juin 2009.

Au 1er janvier 2007, entre en application le « mandat posthume » (loi de juin 2006) qui permet d’organiser la gestion de ses biens à la suite de son décès. Cette disposition est reprise par les articles 812 et suivants du code civil.

Le 5 mars 2007, la loi réformant la protection des majeurs incapables est votée, sans décret d’application…

Elle contient entr’autre la possibilité de conclure un contrat de mandat de protection future par devant notaire ou sous-seing privé.

Les juristes relèvent que ces réformes, parfois calées sur le système nord-américain, contiennent des imprécisions et des lacunes regrettables.

Le 19 décembre 2007, un mois après le décès de son père, madame Meyer-Bettencourt porte plainte contre X pour abus de faiblesse sur sa mère.

« Après avoir déposé une première plainte au parquet de Nanterre en décembre 2007, la fille de Liliane Bettencourt a cité directement l’artiste au tribunal correctionnel pour qu’il y soit jugé du chef d' »abus de faiblesse », au risque d’un grand déballage concernant l’une des familles les plus riches de France. Dénonçant une « emprise morale » de l’artiste sur sa mère, elle affirme également dans sa plainte que celle-ci peut parfois « ne pas se trouver en pleine possession de ses moyens », en raison d’une « affection neurologique ».»

Le 24 septembre 2008, après des mois d’enquête, monsieur Banier et d’autres sont placés en garde à vue.

Or, jusqu’au 28 décembre 2008, avec les articles 493 et 493-1 du code civil, les descendants, par requête auprès du juge des tutelles pouvaient demander la mise sous tutelle. C’était au juge de décider de la force de la protection (sauvegarde, curatelle ou tutelle). Une tutelle ne pouvait être prononcée par le juge que si l’altération avait été constatée par un médecin spécialisé. RIEN ne précisait que la charge de production du certificat médical revenait à la famille. J’ai d’ailleurs souvenir d’un dossier où le magistrat avait lui-même sollicité ce certificat auprès d’un médecin. La famille était inquiète de l’état de santé de la grand’mère et s’était adressée au Greffe, un peu en catastrophe.

Mais l’année 2009 voit l’entrée en application de la réforme sur les mesures de sauvegarde des majeurs incapables.

En effet, la loi votée le 5 mars 2007 qui aura vu ses décrets d’application (et ils sont nombreux ! ) arrivés entre les mois de novembre et décembre 2008… entre en vigueur au 1er janvier 2009.

Désormais les articles 430 et 431 du code civil organisent les cas d’ouverture de la procédure des tutelles.

Si la demande d’ouverture de la mesure peut être présentée au juge par un parent, elle doit être accompagnée, à peine d’irrecevabilité, d’un certificat circonstancié rédigé par un médecin spécialisé.

Il faut donc comprendre que les requêtes de madame Meyer sont désormais toute rejetée, avec une parfaite rigueur juridique … et la componction hypocrite de certains.

Le 02/12/2009 la fille de Bettencourt saisit le tribunal des tutelles, sans certificat médical.

Le 09/12/2009, La presse annonce que « le juge des tutelles de Neuilly-sur Seine a refusé  l’ouverture d’une procédure de protection judiciaire »

Le 13/07/2010 « Le conseil de la fille de l’héritière de L’Oréal, Me Olivier Metzner, a envoyé une lettre au procureur de Nanterre mardi, afin qu’il saisisse le juge des tutelles. Mais cette demande échoue une nouvelle fois car elle n’est toujours pas accompagnée d’un certificat médical…

La multiplication des demandes adressées au Parquet tient au fait que les requêtes sont privées de tout certificat médical. C’est d’ailleurs ce que souligne la chancellerie dans une circulaire de la Direction des Affaires Civiles et du Sceau (CIV/01/09/C1 du 9 février 2009).

Il faut également savoir que « le Parquet peut classer la demande après avoir constaté que des procurations suffisantes sont en place auprès des proches et fonctionnent dans de bonnes conditions (…/…) ou bien si le Parquet est informé qu’un mandat de protection future a été mis en œuvre et qu’il n’a pas connaissance de difficultés de fonctionnement (circulaire op.cit) ».

Bref, l’avenir est sombre pour Mme Meyer.

Y a-t-il un espoir avec la plainte traitée en la 15ème chambre correctionnelle depuis que sa présidente est autorisée à instruire sur le contenu des écoutes illégalement obtenues chez madame Bettencourt ?

Non, car le dossier est purement pénal et un éventuel jugement correctionnel établissant un état de faiblesse ne sera jamais un certificat médical.

Or, en présence d’un refus d’un majeur à protèger à se faire examiner, nous arrivons face à une impasse, non prévue par les textes.

Par contre, malgré l’absence de certificat médical, il serait déjà possible, lorsqu’une personne que l’on souhaite protéger refuse de se faire examiner, de demander au procureur (ou que le procureur en prenne l’initiative) de faire convoquer ladite personne chez un médecin habilité. Ce dernier, en l’absence de l’intéressée, pourrait dresser un certificat de carence qui permettra au procureur de saisir le juge des tutelles. Ce dernier pourra, au vu de ces éléments, prononcer une mesure de protection.

Visiblement, cette solution n’a pas été retenue par le Parquet.

Dé lors, il serait peut-être possible d’agir auprès du juge des tutelles en une audacieuse démarche en deux temps :

  • dans un premier temps, par une requête de l’ouverture d’une procédure de protection (selon les articles 425 et suivants du code civil), fondée sur l’articulation de l’article 1212 du Code de Procédure Civile avec l’article 416 du code civil, tenter d’obtenir que le juge des tutelles fasse examiner la personne à protéger par un médecin figurant sur une liste pour remplir la condition exigée par les articles 431 et suivants du code civil. Cela permet de faire constater la carence de certificat à la suite du refus de se faire examiner de la personne fragile. Et encore faut-il que la mesure de protection soit considérée comme sollicitée (même en l’absence de certificat médical) …

  • Dans un second temps (nous supposons que l’examen aura finalement donné lieu à un certificat établissant l’altération des facultés de la personne), formaliser la demande d’une mesure de protection pour la personne concernée, comme par exemple une mise sous tutelle (articles 431 et suivants du code civil).

Il faut savoir que cette démarche en deux temps est également accessible, avec les mêmes textes, au Parquet.

Si j’en crois la circulaire du ministère, qu’il s’agisse du juge des tutelles ou du parquet, tout repose sur leur conviction (basée sur des éléments sérieux) qu’une protection est nécessaire et qu’une mesure judiciaire est la seule solution .

Mamouchka.

Post-scriptum :

Sur le même sujet des majeurs protégés, je vous propose la lecture de cette annonce (n°1504) du JO « Association » paru le 3 avril 2010 :

Création de l’association : COLLEGE DES MEDECINS EXPERTS POUR LA PROTECTION DES MAJEURS (CMEPM) à Paris.

Déclaration déposée le 2 mars 2010 à la préfecture de police, dont l’objet est de « promouvoir la formation et la reconnaissance des médecins spécialistes inscrits sur la liste du procureur de la République pour les majeurs vulnérables et favoriser la réflexion sur les pratiques en matière de mesures de protection. »

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Ma grand’mère et le « spot retraite »

Comment justifier un spot  « publicitaire » présent sur les écrans TV depuis une quinzaine de jours ?
Il émane du gouvernement.
Il « explique » la réforme des retraites alors que le Conseil des ministres statuera sur son contenu  à présenter au parlement, le 13 Juillet prochain …
Le texte n’est ni lu, ni débattu, ni amendé et encore moins voté avec publication au JO et décret d’application … Il n’existe donc pas en droit !
Bref, c’est « mettre la charrue avant les bœufs » mais surtout c’est  se moquer sans vergogne des règles de la Démocratie.

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Dossier des retraites : travaux d’une fédération

REFORME DES RETRAITES

Je remercie des contacts de m’avoir fourni le résultat de leurs travaux afin de le publier.
Un ouvrage a particulièrement nourri leurs réflexions :  » La réforme des retraites » de Bruno Parlier, collection « que sais-je, édition PUF.
Voici leur point de vue :

1 – La réforme est indispensable

En Europe, la population vieillit (papy-boom + baisse de la natalité + augmentation de l’espérance de vie), mais les projections restent incertaines (incertitudes sur la natalité, l’immigration).

La France est la moins touchée par ce phénomène du fait du taux de fécondité établit autour de 2,1.

Les systèmes par répartition sont les plus touchés par la dégradation du ratio de dépendance démographique ( nombre d’actifs pour financer un retraité). Il est donc inévitable de procéder à une réforme de l’ensemble des systèmes de retraite. Cependant, nous souhaitons que la réforme vise le long terme, contrairement à ce qui a été le cas depuis une trentaine d’années et qui constitue l’une des raisons de départs massifs avant toute nouvelle réforme. Les Français ont besoin de connaître les règles qui seront utilisées pour l’évolution des retraites à chaque fois qu’il faudra procéder à des ajustements.

Il est possible d’augmenter, à terme, le poids de la population active par rapport aux retraités, en poursuivant une politique de natalité volontariste (permettant en particulier aux mères de travailler) et en l’adaptant à l’évolution de la société nous semble indispensable si on veut préserver les retraites par répartition.

2 – Nous voulons sauver le système par répartition

Les actifs cotisent pour les pensions en cours :

– Ils doivent donc être nombreux pour que leur taux de cotisation soit supportable !

-Il faut qu’ils soient bien rémunérés pour que toutes les tranches de prélèvement abondent utilement les caisses de retraite ;

Par ailleurs, la productivité a augmenté (115 en France pour une base 100 dans l’UE) mais la valeur ajoutée est réservée aux revenus du capital. Les bénéfices ne supportent pas la charge des pensions, alors qu’ils viennent aussi du travail. Il faut donc affecter une part de ces revenus au financement des pensions.

3 – Refuser la baisse des pensions

Un niveau de retraite suffisant permet l’autonomie et la dignité des pensionnés. Il évite également un déséquilibre d’autres caisses (santé, solidarité…).

Il est également source de croissance économique par le maintient de la consommation des ménages.

Cependant, les privilèges liés à certains régimes sont injustes pour une population qui doit subir des restrictions, surtout si ces avantages bénéficient à un faible pourcentage de la population (retraite des élus, grands corps de l’état, régimes spéciaux…) pas toujours justifiés en termes de pénibilités ou de conditions de cotisations versées.

4 – Un juste rééquilibrage financier

L’équilibre des comptes est nécessaire, ce qui implique la réduction des dépenses et/ou l’augmentation des recettes. Nous proposons que l’effort d’augmentation des ressources soit lié essentiellement à une politique active de l’emploi et non au recul de l’âge légal de la retraite, insupportable pour les métiers usant (troubles squeletto-musculaires), les mères de famille, les seniors licenciés à 50 ans…

Le choix dans ce domaine est politique : dans une politique humaniste, la solidarité des plus riches doit permettre aux plus pauvres de subsister dignement.

Nous proposons que la retraite par répartition, en raison du vieillissement de la population, soit complétée par une capitalisation qui préserve notre modèle social, obligatoire par prélèvement sur les revenus à partir d’un certain seuil et selon certaines tranches. Cette capitalisation serait gérée par un organisme public contrôlé par les partenaires sociaux. Une part  de cette capitalisation serait réservée à la solidarité envers les revenus les plus faibles, dispensés d’y participer. (cf. modèle suédois)

5 – Rééquilibrer le nombre d’actifs par rapport au nombre de pensionnés

Il faut lutter contre la délocalisation en privilégiant différentes mesures nationales et européennes :

-améliorer le taux d’emploi des seniors, mais aussi des jeunes en améliorant l’adéquation emploi-formation avec une meilleure orientation des jeunes, en développant la formation tout au long de la vie, en préservant la santé des salariés par une réorganisation du monde du travail ;

-développer les métiers d’avenir (nouvelles technologies, sciences du vivant, nano-technologies, énergies renouvelables…), favoriser la R&D et promouvoir les productions innovantes, avoir une politique industrielle basée sur la qualité des produits et non sur leur prix de revient (des machines à laver françaises, mais plus performantes, plus écologiques, plus… que les machines fabriquées dans des entreprises délocalisées) ;

Au niveau européen :

-peser sur les négociations OMC et FMI afin de proposer un autre modèle économique et financier que celui actuellement en vigueur, ultra-libéral;

– harmoniser progressivement la législation européenne en matière de droit du travail et   droit fiscal pour éviter le dumping social. Un livre vert d’une vingtaine de pages a été réalisé par la Commission (Livre Blanc à suivre) : le problème des retraites n’est pas spécifique à la France.

De la sorte, le chômage peut être combattu. La progression du taux d’emploi, la création d’emplois mieux rémunérés grâce à une meilleure redistribution des profits résoudra le problème du règlement des pensions.

6 – Et donc la question centrale est celle du travail

On ne peut dissocier le maintien du niveau des pensions de retraite d’une politique visant à développer l’emploi des jeunes. On constate en effet que les suppressions d’emplois de seniors en France ne sont pas compensées par une amélioration du taux d’emploi des jeunes. En effet, les emplois libérés sont compensés par une augmentation de la productivité des salariés restants et/ou une délocalisation d’une partie de la production. En outre, les jeunes sont plus touchés que les seniors par la pauvreté ou le risque de pauvreté. Pour éviter une fracture sociale, on ne peut soutenir les retraités sans organiser en même temps l’avenir des plus jeunes.

Par ailleurs, nous considérons que les mères de familles qui n’ont pas interrompu leur activité professionnelle pour élever leurs enfants doivent pouvoir prendre leur retraite à taux plein dès 60 ans.

Il faut actualiser les régimes spéciaux en renégociant les conditions de travail, les profils de carrière, les rémunération avec ou sans primes, les pourcentages de prélèvements sociaux, le droit du travail (CDD d’un jour à la Poste !!!!) pour une société plus juste et des règles plus transparentes !

7 – Prendre en compte la pénibilité du travail

Outre le fait que la pénibilité ne peut être individuelle et du seul ressort de la médecine du travail, qu’elle doit s’évaluer en fonction de l’espérance de vie (recours aux statistiques et analyses fines), on peut prévoir, pour les seniors qui le souhaitent, un droit à  la réorientation de la carrière, à une sortie progressive de la vie active à partir de l’âge légal de départ à la retraite…

MD, MTh, MJ, EA.

Je me permets un commentaire tout personnel :
« Fontem pensionis delenda est »

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« Fontem pensionis delenda est »

De la toxicité des fonds de pension

(Mise en ligne initiale le 22/12/2008, réactualisée le 26/06/2010)

Prévus pour verser les retraites aux salariés anglo-saxon, les fonds de pension exigent des entreprises, dans lesquelles ils détiennent un pourcentage du capital, des rendements de dividendes à l’aune de leurs seuls intérêts privés, à l’encontre même des intérêts (objet social, Capacité d’Auto-Financement) de la structure. Peu importe les conséquences sur la viabilité de la structure, il leur faut « telle somme »  pour alimenter les « caisses des retraites ».

Un livre fort éclairant démonte le mécanisme :

http://regulation.revues.org/document1589.html

L’impérialisme de ces fonds et de leurs promoteurs est également critiqué par un membre de la Caisse des Dépôts :

http://www.forum-events.com/invite/synthese-jacques-nikonoff-24-13.html

A la suite d’observations personnelles, voici les techniques employées pour bonifier leurs intérêts :

–         leur temps de présence dans une entreprise va de 3 à 5 ans, terme au delà duquel ils revendent leur participation, si le cours de bourse le leur permet, à moins de découper les spécialités et de procéder à une vente « par appartement ».

–         Ils demandent des rendements bien supérieurs à ce qu’il est communément admis dans le secteur avant leur passage. Ainsi, dans les années 80, les banques avaient une rentabilité de 5 à 8% avant de progresser de 10 à 15%, après la mise en place de l’informatique bancaire et les plans de licenciement.

–         Ils achètent des entreprises qui marchent bien, sont « leader » sur leur marché puis les pillent en moins de 2 années en renonçant aux investissements et en rapatriant la propriété des brevets pour ensuite délocaliser la production, à moindre coût.

La crise économique qui débuta avec les « subprimes », le renchérissement spéculatif des matières premières, met en échec toute tentative de sauvetage par une politique d’investissement.

C’est ainsi que Véolia a annoncé la réduction de ses investissements pour mieux garantir l’augmentation de 10% le dividende versé pour l’année 2009 (source « Alternative économique » n° de décembre 2008 P. 20)

J’annonçais pour l’avenir une mainmise sur : l’hôpital, les médicaments, les analyses médicales, l’alimentation…secteurs investis par ces fonds qui titrisent au maximum les richesses de l’économie réelle pour mieux en retirer des liquidités pour leurs caisses.

Les dernières nouvelles concernant les difficultés de ces secteurs semblent me donner raison, hélas.

La « nouveauté » est qu’ils menacent également les liquidités des entreprises européennes cotées ou non, installées sur le sol américain :

http://archives.lesechos.fr/archives/2003/LesEchos/18924-518-ECH.htm

Je crois que certains « découvrent » le problème ! Il reste à connaître la réponse qu’ils apporteront pour se protéger de ce souci supplémentaire …

Quand j’entends les arguments hostiles des gens à la suite de la tentative de réforme du système de protection sociale par B. Obama, je reste septique !

Mais ces fonds sont-ils toujours performants ?

Après tout, la question devient d’une brûlante actualité avec la réforme des retraites !

Là, il y a beaucoup à redire, comme à chaque fois que la bourse est évoquée comme « panacée universelle » à un problème… Toute la subtilité est de « sortir » de la bourse au bon moment… Or, depuis ces 10 dernières années, les bonnes années ont précédé et suivi les bulles en tout genre … Tant pis pour les nouveaux retraités ? Mon lien est belge mais n’oublions pas ces « braves » PERCO que certains ont souscrits …

http://www.lecho.be/mon_argent/pension/Les_fonds_de_pension_belges_ont_fait_du_surplace_en_2007.6540030-1427.art

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Par le fait du renouvellement des dirigeants (ceux qui ont « monté leur boite ou repris et développé celle des parents), remplacés par une génération bien éduquée (mais avec une pensée « unique », commune aux grandes écoles), qui en « veut » et à qui les fonds allouent des rémunérations larges en contrepartie de rendements « actualisés ».

Mais les « politiques » ont aussi leur part de responsabilité, à travers l’Europe :

http://www.globalaging.org/pension/world/fondsdepension.htm

Quant à ceux qui ont le goût de la controverse, telle celle de « Valladolid »

http://www.france.attac.org/spip.php?article1172

Aussi, à l’occasion de la participation au processus de réflexion sur la réforme des retraites, engagée par le Siège, je vous engage à clore, tel Caton l’ancien, vos contributions par cette phrase :

« Fontem pensionis delenda est »

Mais qui sera « Scipion l’Africain » ?

Mamouchka.

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Les Délégations de Service Public : doctrine et cas pratique !

Monsieur le Maire veut transférer la gestion des stationnements payants à un opérateur privé au moyen d’une délégation de service public. Cette décision provoque un véritable tollé dans le patelin. Certains de ses colistiers, membres d’autres formations politiques ont voté contre ou se sont abstenus.

Bref, l’heure est grave mais le processus est activé !

De quoi s’agit-il ?

Les collectivités publiques, bénéficiant de « droits exorbitants de droit commun » pour exercer la puissance publique manquent parfois de temps, de moyens ou de compétences trop pointues pour assumer certaines charges.

Il est alors envisagé de recourir à la délégation de service public (DSP), mécanisme réformé par la loi Sapin n° 93-122 du 29 janvier 1993. En pratique, cette DSP peut s’exercer à travers une Concession, un Fermage, une Régie Intéressée ou au moyen d’une Société d’Économie Mixte (SEM) ou non.

Et c’est là que les ennuis commencent !

Le mode de rémunération est le nœud du problème.

Il est également le sujet de cet article.

L’esprit de la délégation de Service public :

Idéologiquement, le fait de « déléguer » est parfois analysé comme une « privatisation » au motif qu’il y a renoncement à exercer directement, avec des moyens de services publics, la compétence attribuée à la seule personne publique.

Ce ressenti, ne se vérifie pas dans les procédures mises en place tant pour installer la délégation que pour en surveiller la bonne exécution. La personne publique conserve en effet la « propriété » des biens dont la seule « gestion » est confiée à un autre. A la fin du contrat tout retourne au délégant.

Par contre, une hausse quasi systématique des tarifs pour l’usager donne le désagréable sentiment de « captation de richesses » au seul bénéfice du concessionnaire.

Il faut également admettre que les relations entre les personnes publiques et les personnes privées sont difficiles voire biaisées, lorsqu’il s’agit pour l’une de négocier la délégation de la gestion d’un de ses services publics avec l’autre, au motif que le délégant se sent incapable de l’assumer lui-même.

Donc, au temps de la négociation, le délégant a déjà un soucis de compétence pour évaluer les besoins et les moyens nécessaires et suffisants vis à vis de la personne de droit privé, ayant vocation commerciale, recherchant le profit dans son activité, maîtrisant parfaitement son sujet et surtout, disposant d’une comptabilité aux intitulés et objectifs différents de ceux d’une collectivité publique, par exemple.

Cette difficile maîtrise de son « sujet » se retrouvera lors du contrôle annuel de la bonne exécution du contrat de délégation mais aussi lors de sa conclusion, souvent assortie d’une sorte de « clause de récompense pour service rendu » par et pour le délégataire.

Ce regrettable constat, préjudiciable aux collectivités et aux finances de leurs administrés, est abondamment évoqué dans les décisions des tribunaux administratifs et des chambres régionales des comptes.

Conscientes de ces difficultés, nombres de personnes morales publiques tentent de limiter les impacts « négatifs » en portant au plus court le temps du contrat de délégation mais aussi en cherchant à contenir les sources de rémunérations pour le candidat-concessionnaire.

Les objectifs de la personne publique durant la phase de négociation sont de contenir la durée et la tarification immédiatement constatable du délégataire tout en garantissant un revenu tiré de cette gestion déléguée pour mieux maitriser son budget.

La personne de droit privé, quant à elle, cherche à obtenir une rémunération optimale pour le service rendu du fait de son activité, par nature commerciale, devant dégager un bénéfice.

Deux types de personnalité juridique, deux types de comptabilité … Il est donc difficile de parler la même langue et converger vers les mêmes objectifs… et travailler en toute transparence/honnêteté.

Les magistrats et la doctrine relèvent que les délégants publics devraient recourir aux méthodes de la comptabilité privée pour discuter utilement avec les personnes de droit privé tout en préservant des objectifs profitables aux services publics et aux contribuables.

Ils évoquent donc régulièrement la notion d’amortissement ainsi que le taux de retour sur investissement (TRSI).

Ils attirent également l’attention sur de mauvaises pratiques entretenues par les concessionnaires relevant quant à elles du détournement de fonds.

Aussi, un bref retour sur la notion de Délégation de Service Public (DSP) s’impose.

Selon l’article 38 de la loi Sapin, repris dans le Code Général des Collectivités Territoriales (CGCT) la DSP se définit par « des contrats par lesquels une personne morale de droit public confie la gestion d’un service public dont elle a la responsabilité à un délégataire public ou privé dont la rémunération est substantiellement liée au résultat d’exploitation du service ».

Cinq critères cumulatifs sont requis :

  • un contrat, relevant de la législation sur les actes administratifs parce que conclu au moins par une personne morale de droit public, dont l’objet est un service public, contenant des clauses exorbitantes de droit commun,
  • un délégant, nécessairement une personne morale de droit public,
  • un délégataire, personne physique ou morale relevant du droit privé ou personne morale de droit public,
  • l’exploitation d’un service public, dont l’exécution ne relève pas de la compétence exclusive de la personne morale de droit public,
  • un mode de rémunération par lequel le délégataire supporte seul le risque financier de l’exploitation et selon un descriptif précis mis en place lors de la négociation au sein d’une commission spécifiquement mise en place, entre le délégant et les candidats délégataires.

L’argent, enjeu et poison de la DSP :

La tarification des candidats-concessionnaires est le cœur du sujet.

La personne publique envisage toujours la rémunération de la personne privée mais elle oublie trop souvent l’analyse financière de son partenaire privé !

Il faut donc aussi prévoir durant la négociation :

  • le remboursement des investissements et des frais de gestion
  • le retour sur investissement des coûts de renouvellement, d’entretien, de grosse réparation
  • la marge nette du cocontractant
  • une part permettant de couvrir les sommes annuelles et/ou pluriannuelles dues à la personne publique
  • Les recettes accessoires à surveiller

Il faut surtout savoir distinguer la rémunération principale de celle qui est accessoire, sans oublier que certaines concessions encaissent des montants de taxes et autres impositions au nom de la personne publique, ce qui peut devenir une gestion de fait, voire une infraction pénale, faute d’un encadrement strict.

Ensuite, il faut que la personne publique effectue avec sérieux et compétence sa surveillance de l’exacte application de la DSP, via un rapport annuel d’exploitation, borné dès la négociation.

Le rapport annuel est délicat à mettre en place car il faut éviter le lissage des comptes par le concessionnaire. Ce lissage s’obtient par un savant calcul visant à linéariser les amortissements pour tout le temps du contrat gommant de la sorte le fait que les comptes sont systématiquement déficitaires les premières années (du fait du coût de l’investissement) puis largement bénéficiaire le temps restant.

La deuxième difficulté est l’accès à un rapport sincère présenté par le concessionnaire.

Cette sincérité est inconcevable pour la personne de droit privé parce qu’elle touche à sa comptabilité, sa méthode de financement, sa stratégie commerciale. Cela relève de la confidentialité interne, à protéger de la concurrence, alors qu’une personne de droit publique fonctionne, en droit, en toute transparence !

Approfondissons les notions de rémunérations !

Dans le cadre de la rémunération principale nous avons la notion de retour sur investissement.

Ce « retour » constitue le strict remboursement des frais de premier établissement avec la marge nette et se calculerait de la façon suivante :

Montant des investissements à amortir + Bénéfice d’exploitation = Recettes Tarifaires × Durée d’exploitation.

Bref, il faut que la personne de droit privé trouve matière à gagner sa vie et que la personne de droit public trouve son compte en matière d’équipement.

Le juge administratif pense encore que la durée du contrat n’a pas à se caler uniquement sur la durée de l’amortissement mais doit prendre en compte l’ensemble de l’économie du contrat. C’est un peu court de croire qu’une DSP réduite dans le temps empêchera la dérive financière. De nombreux cas révèleraient même le contraire …

Faute de connaissance, la personne de droit public devient consommatrice et ne se comporte plus comme propriétaire de son domaine. Cela est encore plus visible dans les conventions de partenariat Privé-Public.

En matière de recettes accessoires, il peut s’agir de :

  • recettes publicitaires annexes : des panneaux de publicités peuvent être implantés sur le lieu de la concession. Celui qui achète ou loue le panneau d’affichage procure des revenus au concessionnaire et verse sans aucun doute un intéressement au concessionnaire.
  • la ristourne obtenue après une renégociation d’emprunt portant sur les frais de premier établissement ou autre.
  • il faudra surveiller aussi les frais administratifs généraux.

Le cas spécifique de l’amortissement, technique ou industriel :

C’est un élément de référence pour établir la clause de durée du contrat de concession.

Quant au choix du mode d’amortissement (linéaire/constant ou dégressif) il a des répercussions directes sur la richesse dégagée. De plus, toute dotation pour un amortissement (compte de charge, de classe 6) a sa contrepartie avec la reprise sur amortissement (compte de produit, de classe 7).

Les juges financiers sont également attentifs à la présence des provisions pour risque et renouvellement. La provision pour risque cherche à couvrir l’exploitant d’un risque de l’insolvabilité d’un client-usager. Quant à la provision pour renouvellement, elle garantie l’exploitant d’un renouvellement inattendu du patrimoine.

Ces provisions participent au calcul des tarifs pratiqués.

Au cours de l’exploitation du service, ces provisions sont inscrites dans les comptes annuels d’exploitation mais rares sont les personnes publiques qui leur accordent l’importance qu’elles méritent.

En outre, elles sont, à la seule demande de la personne publique, restituables dans les 2 mois suivant la fin du contrat de concession. Si la personne publique ne réclame rien, le concessionnaire les conserve …

Il est impératif de comprendre que l’amortissement est la clef de l’économie du contrat. C’est lui qui permet à la personne de droit privé de calculer la rentabilité d’une opération. Avec l’amortissement il est enfin possible de jouer sur la capacité d’autofinancement (CAF) et donc sur la rentabilité.

Il serait donc opportun de disposer d’un document prévoyant plusieurs scenarii selon la durée du contrat de DSP mais aussi selon l’évolution du contrat !

Il est un autre aspect ignoré des personnes publiques : la valeur du contrat lui-même !

Un contrat dispose d’une valeur intrinsèque. Son existence démontre le savoir-faire du contractant face à la concurrence mais aussi face aux autres clients potentiels.

Le savoir faire concerne à la fois la technicité ou la technologie employée mais aussi la capacité à constituer un dossier financier pour une exploitation rentable.

Plus la notoriété du savoir-faire est grande, plus la cote de la personne de droit privé est haute.

Cette cote influera sur la rémunération de ce concessionnaire …

Cette cote revêt aussi son importance quand le concessionnaire cède ou sous-traite son contrat de concession …

Pour ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet dans ses aspects de pure technique comptable, je vous recommande la lecture d’une thèse intitulée :

Recherches sur le rôle de l’amortissement pour rationaliser la rémunération du cocontractant.

Cas des délégations de services publics et des partenariats public-privé

Etude par Jean-Baptiste VILA

docteur en droit public, ATER à l’université Toulouse 1, rattaché au Laboratoire du TACIP

Cet auteur est également intervenu dans le rapport du Conseil d’Etat sur l’eau et son droit :

www.conseil-etat.fr/cde/media/document/eau_droit_rapport.pdf

Mamouchka.

Passons au « cas pratique » :

J’ai repris des éléments tirés de l’argumentaire de la Mairie et de l’opposition, glanés dans des coupures de presse, ou de divers recueils des actes administratifs municipaux ainsi que d’un rapport de la chambre régionale des comptes :

1ère Coupure de presse en Novembre 2008 :

Lors du conseil municipal, (un membre de l’opposition) a regretté « de ne pas avoir plus de précisions sur l’avis des domaines (et ainsi connaître la valeur des places de parking, ndlr) ». « Vous nous dites que la ville a des difficultés financières et qu’il faut aujourd’hui emprunter 100% du prix du parking pour que Laval en devienne propriétaire. »
A la question de l’urgence de cette décision, (
l’adjoint aux finances) a immédiatement argué de la nécessité d’une telle décision : « les riverains ont besoin d’un parking, il faut être efficaces ». Concernant l’évaluation des domaines, sa réponse a lancé le débat : « Les domaines évaluent la place à 12 000 euros HT ». Il n’en fallait pas plus à( l’opposition( de sortir la calculette :« 188 places à 12 000 euros… c’est à dire que (la ville) achète le parking 36% au dessus de sa valeur ! »

Remarque technique :

En Mai 2008, la chambre régionale des comptes adresse un rapport à la municipalité sur la situation d’une SEM de construction et travaux publics. La ville en est actionnaire et donneur d’ordre.

Concernant l’opération de construction d’équipements publics (parkings et autres) la ville et l’agglomération s’étaient engagées à un apport financier devant garantir l’équilibre financier.

Obligée d’augmenter son concours financier, la ville accepte à la condition de récupérer le parking et de l’exploiter en régie directe.

Si à l’origine, le parking devait être exploité au moyen d’une concession, le changement du plan de financement a contrarié ce projet.

Citation du rapport de la Chambre régionale des comptes : « La concession de ce parking, initialement envisagée, a été abandonnée en cours de projet car elle est apparue incompatible avec l’obtention d’aides de l’Etat et de la Région. »

Afin de financer « à moindre frais », la ville a demandé des aides de l’Etat et de la Région. Ces aides étaient conditionnées à une exploitation en régie directe.

Le projet de concession a dû être « mis de côté ».

En Novembre 2008, la municipalité entreprend donc d’installer la régie.

En Février 2010, la présentation des comptes administratifs pour 2009 établit un solde positif de 319 608,25 €.

A la même période, la régie directe se voit également augmenter le montant de l‘encaisse du fait de l’affluence des recettes …

Observation de la chambre régionale des comptes en Mai 2008 :

« Si, à la clôture de la concession, en 2009, ce déficit n’était pas résorbé, il incombera à la ville de combler celui-ci, car elle a apporté, en tant qu’autorité concédante, sa garantie à l’équilibre financier de l’opération. »

Donc, la ville doit « boucher les trous » !

Lecture faite du recueil des actes administratifs, j’ai relevé qu’une partie ( 1 641 984,01 €) d’un emprunt contracté en 2007 sur 20 ans, swapé en septembre 2008, a été affectée, en février 2010 au budget annexe des stationnements pour intégrer le coût construction de l’immobilisation.

Selon le récapitulatif 2009 de l’article 133 du Code des Marchés Public, la régie a dépensé 203 495,70 € en réparations, étude, surveillance et entretien …

2 ème Coupure de presse Novembre 2008 :

« Ce parking ne nous coûtera rien, rétorque ce même adjoint, parce que son exploitation sera à l’équilibre »

(La ville) a acheté le parking (XX) et se charge désormais de son exploitation dont le coût « devrait s’équilibrer aux alentours d’un budget de 100 000 euros par an ».

Remarque technique :

C’est un argument typique des entreprises qui achètent à crédit une société et qui se remboursent en réclamant des dividendes calés sur les échéances … ça ne marche jamais : la société acquise coule, exsangue.

Vous allez voir que l’analyse vaut aussi pour les collectivités, malheureusement !

3 ème coupure de presse Mai 2010 :

L’activité « stationnement » est en déficit.

Il faut 566 000 € pour boucher le déficit et « trouver » 1 000 000 € pour rénover le parc des horodateurs.

90% des villes de France recourent à ce mode de gestion (telles que Saint-Denis, Saint-Quentin, Massy, Nantes …)

L’argent destiné à « renflouer » cette activité représente 3% du montant des impôts collectés et pourrait servir plus utilement à des crèches, des écoles, à l’entretien de la voirie …

La DSP sera effective en 2011.

Remarque technique :

Notre patelin frise les 54 000 habitants donc RIEN de comparable avec les villes citées !

C’est le retour à la « concession », comme il était initialement prévu.

Je regrette seulement que ce que je viens de vous expliquer n’ai jamais été soumis à la réflexion des administrés … Trop compliqué, sans doute !

Pourquoi en effet le projet initial de la concession, son abandon temporaire pour la perception des aides et sa réactivation n’a-t-il pas été présenté au public ?

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Ma grand’mère, le sport en général, le foot, en particulier

Ma grand’mère se rappelle que dans sa jeunesse, les politiques glorifiant le sport et ses « vertus », le corps des athlètes, se mêlant officiellement et dans les moindres détails de son organisation appartenaient à des organisations réactionnaires…
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Ma grand’mère et le paradoxe « libéral »

Pourquoi faut-il, lorsque « l’Etat doit être géré comme une entreprise » qu’il renonce aux services publics alors que dans le même temps, les « managers » justifient leur fusion par la « nécessaire réalisation d’économies d’échelle et de rationalisation des coûts » pour mieux purger les structures nouvelles de tous services « doublons » ?
Les citoyens ne sont-ils pas l’émanation « filiale » de la Nation « maison-mère », dont la structure juridique est la « République » !
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Destitution du client-roi !

J’ai toujours naïvement cru que le commerce consistait à échanger des biens en tout genre contre paiement. Et puis, les formateurs insistent tellement sur la notion de « satisfaction-client ».

« Il faut bien vivre », j’entendais cette phrase comme une excuse pour placer un peu de tout, pas toujours en phase avec les besoins du client…

Je me demande aujourd’hui s’il ne s’agit pas d’un « slogan » pour les « rentiers de situation » qui privilégient leurs revenus au détriment de la fameuse satisfaction du client…

Parce qu’à ce jour, une grosse exaspération me tient !

Depuis plusieurs mois, je me trouve confrontée dans mon quotidien aux difficultés de réassort de mon magasin habituel.

Après investigation, et renseignements pris auprès des employés des rayons, voici de quoi il retourne.

Il y a eu la période « restructuration  des zones de compétence des centrales d’achats » :

en clair, les implantations et les territoires d’achalandage ont été revus… Des magasins ont dû s’approvisionner auprès d’une autre centrale qui ne disposait pas du même catalogue de produits mis « à disposition », parce que ses clients ne consommaient pas la même chose.

Imaginez le soucis d’un gars du nord qui ne trouve plus le maroilles produit à vingt kilomètres de là mais croule sous les offres de choucroute ou de kouign amann, qui plus est, industriel.

Puis il m’a fallu renoncer à mon pot de miel local, à mon beurre et à mes entremets. Je deviens victime de ces difficultés de réassort.

Maintenant, il y a carrément des trous dans l’achalandage ou une prolifération de produits « marque magasin ».

La raison de la disparition de la production « locale » ? Trop locale !

La centrale d’achat ne veut plus la gérer : trop de temps passé pour contacter de trop nombreux producteurs-vendeurs, pour de « faibles » volumes de produits écoulés, sans parler de la difficulté à discuter le prix.

Il n’y a pas à dire, le compte n’y est pas entre la multinationale et l’entreprise départementale.

Et le client dans tout cela ?

Il s’adapte !

Sous prétexte que seul le critère du prix motive son acte d’achat, « on lui en donne » pour son argent ; c’est à dire peu !

Je crois que cette logique l’emportera, pour deux raisons : la puissance des chaines de magasins est grande et la population doit faire face à la crise et la paupérisation de ses revenus malgré son appétit constant à « consommer  sans renoncer» dans de nombreux domaines.

C’est la force de l’habitude des « temps meilleurs » mais aussi une volonté farouche de ne pas (trop) se restreindre, pour ne pas admettre la perte de richesses alors que d’autres continuent à profiter.

Le manque de structures intermédiaires est également un obstacle.

En effet, s’il existe des magasins de proximité, peu restent indépendants de toute franchise ou chaine de vente.

Le temps et la rentabilité n’y sont pas toujours au rendez-vous, même chez les franchisés alimentaires, sauf à sacrifier la vie de famille, ouvrir le dimanche, etc.

Il reste donc à concevoir un type de magasin de proximité (et prévoir le stationnement pour nos chères voitures!) de producteurs locaux, à prix raisonnables pour des clients militants.

Dans les années 70, il restait encore quelques enseignes « COOP », balayées par la force de vente de marques désormais « hypermarché ».

Là aussi, le vendeur était militant.

Pour bien faire, il faudrait lancer une vaste enquête, voire une étude de faisabilité, pour des structures favorisant la consommation locale, sans intermédiaire.

Mamouchka.

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« Positions » des sociétés de gestion pour la crise « grecque »

Au détour d’une recherche, j’ai découvert l’éditorial d’une société de gestion de portefeuille.

J’ai cru étouffer d’indignation !

Du coup, j’ai voulu savoir si l’analyse était isolée ou générale à la profession.

J’ai également souhaité comprendre leurs arguments.

J’ai donc fait un tour d’horizon des maisons ayant un site internet.

Pour l’éditorial à l’origine de mon enquête voici son contenu dans les grandes lignes :

En substance, l’Europe est une zone où il n’y a plus d’affaires à faire, trop en « ruine », politiquement sclérosée par son idéologie ringarde de « prévention » (au sens « être avertie de » et « contre » …, bref, « hostile ») envers le monde économique.

D’ailleurs, la maison s’engage à placer les fonds généreusement confiés par les clients dans la zone asiatique et dans les autres pays émergents en prenant position sur les dettes extérieures, les dettes locales et les emprunts privés émergeants.

En Europe, seront privilégiées les entreprises exportatrices bénéficiant de la faiblesse de l’Euro alors que tout les secteurs régulés, non délocalisables surtout (l’auteur de l’éditorial en fait un vice rédhibitoire) seront mis à l’écart pour cause de la prévisible hausse de la pression fiscale…

L’Europe est directement mise en cause avec le laxisme de ces gouvernements, cachant leur médiocrité et leurs fautes derrière l’Euro.

Le ton est résolument libéral.

Le marché avait prévenu, le marché a raison.

Il faut casser la rigidité du marché du travail, renoncer à la solidarité sociale, revenir à une drastique rigueur budgétaire.

Les mots sont violents envers les règles à détruire et envers ceux qui s’en réclament !

Martelage des dogmes qui à force d’être répétés, finiront peut être par convaincre, une tentative d’endoctrinement ?

Mais cet endoctrinement s’adresse autant à son auteur (dans une sorte de méthode Coué) qui ânonne les exigences « du marché » à l’occasion de la crise « grecque », qu’à ceux qui le lisent (là, c’est plutôt incantatoire !) et le colportent !

J’ai donc fait le tour des autres maisons de la place, pour comprendre.

Décidément, elles sont toutes issues des mêmes écoles de commerce et autres universités de renom !

Il faut voir les profils des établissements et de leurs « conseillers» !

Cela commence avec les établissements bancaires qui proposent une agence ou une banque privée dédiée à leurs plus gros clients, afin de mieux placer des produits « maison » (« grand-public » mais avec une mise de fond – et des frais – plus substantielle).

Puis, des conseillers en gestion, fiscalité et placement, proposent les services de leurs « petites entreprises ». Ils disposent des produits clefs en mains, élaborés par d’autres.

Enfin, les sociétés de gestion, plus ou moins importantes, franchisées ou non, avec associés.

Nombres d’entr’elles placent des produits, rares sont celles qui en élaborent.

A la lecture de leurs bulletins d’information, pas d’analyses qui se démarquent. Elles reprennent et répètent plus ou moins bien les recommandations des agences de notation ou de grands établissements.

A mon sens, c’est affligeant en terme de « créativité » et d’originalité.

C’est également le reflet de cette « pensée unique », libérale, au gain immédiat, sans esprit critique pour le système dans lequel elles évoluent et envers les pratiques dont elles abusent.

Je demeure consternée !

Et puis, miracle, une lettre annuelle d’information se détache du lot !

Figurez-vous qu’un fondateur de société de gestion explique que sa profession va mal, malade de ses mauvaises habitudes et pratiques, tout comme « les marchés ».

Il accuse pèle mèle :

  • le poids excessif des services financiers dans l’économie, hypertrophié, qui s’accompagne du déclin de la culture d’entreprise. Sans oublier que le « marché » mord la main qui l’a sauvé !

  • des approches du risque et de la valeur ajouté erronées, avec les « dérivés de crédit » et autres « log-normale », issues d’études universitaires nord américaines des années 50-60, avec des résultats totalement déconnectés de la réalité, mais belles comme un dogme.

  • les bulles en attente d’éclatement dans le secteur de l’immobilier commercial pour cause d’apurement des passifs enregistrés à la suite de la crise des subprimes, le gonflement de l’encours des Hedge-Funds, l’accumulation de prêts LBO (Leveraged Buy Out)

Il déclare donc chercher des entreprises solides, sérieuses et gérées par leurs fondateurs (ou des dirigeants expérimentés avec une implication de leur patrimoine) dotées de solides structures financières, des positions concurentielles fortes et durables…

Je vous avoue que là, je me réconcilie avec la profession !

Quel dommage qu’il n’y ai eu que cette société à le dire !

Mamouchka.

Lectures complémentaires :

http://www.amf-france.org/affiche_page.asp?urldoc=societegestion.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Leveraged_buyout

http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/vous-avez-aime-les-subprimes-vous-44874

Le pdf qui me réconcilie avec des membres de la profession : ici.

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