Tétanie, léthargie et litanie …

… nouvelle devise de nos frontons ?

Ma grand’mère s’étonne (au sens littéral du terme) :

  • quand je discute avec mes voisins, je comprends qu’ils ne s’aperçoivent même pas que politiquement, l’heure est grave ! Pourtant, ils suivent, malgré le déluge des dossiers, les derniers développements des scandales politico-financiers !
  • quand j’apprends que des droits durement acquis par ma génération sont bradés par leurs actuels bénéficiaires sous la pression, les menaces et les mensonges de ceux qui leurs enjoignent d’y renoncer, et que les gens acceptent avec l’impression d’avoir sauvé quelque chose !
  • Quand j’entends les difficultés rencontrées par tel ou tel mais qu’ils n’envisagent aucune solution pour les amoindrir ou y remédier,

« je me demande vers quel mur nous allons ! »

Tant de sacrifices dans ma vie pour que mes enfants vivent mieux que moi … pour que la troisième génération abdique et que la quatrième n’en ai même pas le souvenir et s’en moque* !

Décidément, l’adage² expliquant la chute des entreprises familiales s’applique désormais à la société civile !

« Tétanie, léthargie et litanie » est véritablement la devise des citoyens des dictatures.

Là dessus, je reprends la main.

La quatrième génération est encore à l’école …mais quelle école ! Quelle qualité d’enseignement, quel contenu des programmes, quelle exigence de travail envers les élèves ?

La troisième génération est encore dans la « vie active », pas forcément « professionnelle », et la réforme des retraites telles que celle rêvée par nos « élites » va l’obliger à y rester plus longtemps encore …mais dans quelles conditions de santé et de revenus ?

La seconde génération est à la retraite, financièrement à l’abri, ayant connu enfant, les privations de la guerre puis celles de la reconstruction mais ayant bénéficié d’une vie professionnelle dans le bonheur des trente glorieuses.

La première génération compte ses membres sur moins de cinq doigts d’une main … entourée d’affection ou toujours vivante dans le souvenir. L’œil voit ce qu’il peut et l’oreille n’est plus toujours attentive mais ce qu’elle perçoit du monde la désespère. Selon les jours et la santé, l’envie la tient de refaire le monde, houspiller son petit monde, ou se réfugier « ailleurs ».

Ma grand’mère et moi, nous n’aurons pas dû lire les deux derniers suppléments week-end du Monde. Ils sont pourtant excellents, l’un sur les Roms, l’autre sur le « montre mou » (la droite dictatoriale). Ces deux dossiers sont la traduction d’articles et d’entretiens avec des intellectuels italiens. Je vous les recommande vivement. Cependant, choisissez un jour ensoleillé, un jour exempt de mauvaise nouvelle sinon vous risquer la dépression.

Mamouchka.

PS: avec les mécontentements de la rue au sujet des retraites, je me dis qu’en touchant au quotidien immédiat, les gens semblent commencer à réaliser ce qui se passe …encore que ?!

* : ne se soucis pas d’avoir ni le souvenir, ni son contenu !

² : « le grand-père fonde l’entreprise, le fils la développe, le petit-fils la coule ».

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