La phytoremédiation : quand les plantes remédient à nos errements

Je l’avoue, ce qui suit est un sujet rébarbatif mais qui pourrait nous aider à mieux vivre en ville ou à la campagne, selon nos besoins. A titre personnel, je me garde ce sujet (et d’autres) sous le coude dans le but de constituer un dossier pour ma ville, si un jour l’occasion se présente d’en discuter avec des élus…

 

Qu’est-ce que la phytoremédiation ?

Il s’agit de la dépollution des sols par les plantations (phyto = plante – remedium = médicament).

 

Le terme même de « phytoremédiation » ne concerne que les pollutions chimiques. Les études les plus poussées concernent les métaux lourds (polluants minéraux) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP carbone+hydrogène, hautement toxiques se comportant comme des allergènes. Ex. Pyrène, Naphtalène, Chrysène, et autres mots finissant en téphényl).

 

Les termes varient selon les modalités de la dépollution :

La phytoremédiation regroupe la phytostabilisation et la phytodécontamination avec des plantes accumulatrices.

La phytosaturation consiste à fixer les polluants dans le sol avec des plantes non accumulatrices, renforcée par le possible usage de stabilisants chimiques (mais avec le risque qu’une pollution chasse l’autre …).

La phytodécontamination avec des plantes accumulatrices a pour but la phytodégradation des substances pour les rendre moins toxiques ou moins virulentes.

Cette dégradation s’opère :

         par l’action des racines (rhizodégradation)

         par rejet aérien du système respiratoire de la plante (phytovolatisation)

         par accumulation en parties supérieures de la plante qui seront fauchées puis incinérées et distillées ou confinées

         par filtrage par les racines qui purifient l’eau tandis qu’elles retiennent le polluant, nécessitant un arrachage périodique des racines (rhizophiltration)

 

La phytoextraction, exploitée par l’industrie et commercialisée, devient le phytomining, telle l’exploitation de saules en Suède pour alimenter une centrale thermique ou pour aider au recyclage des eaux usées urbaines, de scieries ou de décharges.

 

La phytoremédiation relève du grand art : analyser le type de pollution pour trouver la plante adéquate, le taux d’humidité (et les types de précipitations pour lutter contre le lessivage des sols), le degré de pH (acide=1, base=14) etc. ….

 

Pour ceux que le sujet intéresse, les sites de la FAO, de Wikipédia, et les adresses www.lse.inpl-nancy.fr/recherche/phytoremediation-des-sols-contamines.html – 19k –

Quasimodo.versailles.inra.fr  sont livrés à votre soif de savoir …

 

 

Il serait donc intéressant de proposer des aménagements de terrains, action présentant un double objectif : la remédiation et la découverte pédagogique.

 

Il existe dans la Nièvre un jardin de marais qui se visite sur des pontons. Cet aménagement présente deux avantages : il préserve les plantes de tout piétinement et permet une vue d’ensemble, les pieds au sec en toute saison …

En aménageant des berges et des zones humides (contaminées ou non) en amont et aval de zones urbanisées, il serait possible pour les municipalités (surtout pour celles captant les eaux de surfaces) d’organiser un circuit de « dépollution » doux avant tout pompage puis lors des rejets des usines de retraitement des eaux usées, permettant à l’eau traitée de redevenir « vivante ».

Avec les circuits de pontons, des visites permettraient de sensibiliser les populations aux conséquences de toute activité tout en leur faisant découvrir la flore locale en toute saison.

En zone rurale, un tel aménagement garantirait l’absence d’épandage dans une zone définie  près des cours d’eaux, désormais exigée par la loi n° 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques.

 

Pour mémoire, les eaux usées des villes, les lixiviats (eaux de ruissellement) des décharges ou des sites industriels, les boues d’épuration et les cendres de bois, sont riches en phosphore et en azote. Le saule est utilisé pour décontaminer ces eaux.

Enfin, ces eaux sont riches, entr’autre, en éléments nutritifs qui favorisent la prolifération des algues vertes dans les cours d’eau, les estuaires ou les plages.

 

J’espère vous avoir sensibilisé au problème et que cet article sera le point de départ d’une réflexion puis d’une action dans votre cité.

 

Mamouchka.

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