De la toxicité des fonds de pension
(Mise en ligne initiale le 22/12/2008, réactualisée le 26/06/2010)
Prévus pour verser les retraites aux salariés anglo-saxon, les fonds de pension exigent des entreprises, dans lesquelles ils détiennent un pourcentage du capital, des rendements de dividendes à l’aune de leurs seuls intérêts privés, à l’encontre même des intérêts (objet social, Capacité d’Auto-Financement) de la structure. Peu importe les conséquences sur la viabilité de la structure, il leur faut « telle somme » pour alimenter les « caisses des retraites ».
Un livre fort éclairant démonte le mécanisme :
http://regulation.revues.org/document1589.html
L’impérialisme de ces fonds et de leurs promoteurs est également critiqué par un membre de la Caisse des Dépôts :
http://www.forum-events.com/invite/synthese-jacques-nikonoff-24-13.html
A la suite d’observations personnelles, voici les techniques employées pour bonifier leurs intérêts :
– leur temps de présence dans une entreprise va de 3 à 5 ans, terme au delà duquel ils revendent leur participation, si le cours de bourse le leur permet, à moins de découper les spécialités et de procéder à une vente « par appartement ».
– Ils demandent des rendements bien supérieurs à ce qu’il est communément admis dans le secteur avant leur passage. Ainsi, dans les années 80, les banques avaient une rentabilité de 5 à 8% avant de progresser de 10 à 15%, après la mise en place de l’informatique bancaire et les plans de licenciement.
– Ils achètent des entreprises qui marchent bien, sont « leader » sur leur marché puis les pillent en moins de 2 années en renonçant aux investissements et en rapatriant la propriété des brevets pour ensuite délocaliser la production, à moindre coût.
La crise économique qui débuta avec les « subprimes », le renchérissement spéculatif des matières premières, met en échec toute tentative de sauvetage par une politique d’investissement.
C’est ainsi que Véolia a annoncé la réduction de ses investissements pour mieux garantir l’augmentation de 10% le dividende versé pour l’année 2009 (source « Alternative économique » n° de décembre 2008 P. 20)
J’annonçais pour l’avenir une mainmise sur : l’hôpital, les médicaments, les analyses médicales, l’alimentation…secteurs investis par ces fonds qui titrisent au maximum les richesses de l’économie réelle pour mieux en retirer des liquidités pour leurs caisses.
Les dernières nouvelles concernant les difficultés de ces secteurs semblent me donner raison, hélas.
La « nouveauté » est qu’ils menacent également les liquidités des entreprises européennes cotées ou non, installées sur le sol américain :
http://archives.lesechos.fr/archives/2003/LesEchos/18924-518-ECH.htm
Je crois que certains « découvrent » le problème ! Il reste à connaître la réponse qu’ils apporteront pour se protéger de ce souci supplémentaire …
Quand j’entends les arguments hostiles des gens à la suite de la tentative de réforme du système de protection sociale par B. Obama, je reste septique !
Mais ces fonds sont-ils toujours performants ?
Après tout, la question devient d’une brûlante actualité avec la réforme des retraites !
Là, il y a beaucoup à redire, comme à chaque fois que la bourse est évoquée comme « panacée universelle » à un problème… Toute la subtilité est de « sortir » de la bourse au bon moment… Or, depuis ces 10 dernières années, les bonnes années ont précédé et suivi les bulles en tout genre … Tant pis pour les nouveaux retraités ? Mon lien est belge mais n’oublions pas ces « braves » PERCO que certains ont souscrits …
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Par le fait du renouvellement des dirigeants (ceux qui ont « monté leur boite ou repris et développé celle des parents), remplacés par une génération bien éduquée (mais avec une pensée « unique », commune aux grandes écoles), qui en « veut » et à qui les fonds allouent des rémunérations larges en contrepartie de rendements « actualisés ».
Mais les « politiques » ont aussi leur part de responsabilité, à travers l’Europe :
http://www.globalaging.org/pension/world/fondsdepension.htm
Quant à ceux qui ont le goût de la controverse, telle celle de « Valladolid »
http://www.france.attac.org/spip.php?article1172
Aussi, à l’occasion de la participation au processus de réflexion sur la réforme des retraites, engagée par le Siège, je vous engage à clore, tel Caton l’ancien, vos contributions par cette phrase :
« Fontem pensionis delenda est »
Mais qui sera « Scipion l’Africain » ?
Mamouchka.