J’ai toujours naïvement cru que le commerce consistait à échanger des biens en tout genre contre paiement. Et puis, les formateurs insistent tellement sur la notion de « satisfaction-client ».
« Il faut bien vivre », j’entendais cette phrase comme une excuse pour placer un peu de tout, pas toujours en phase avec les besoins du client…
Je me demande aujourd’hui s’il ne s’agit pas d’un « slogan » pour les « rentiers de situation » qui privilégient leurs revenus au détriment de la fameuse satisfaction du client…
Parce qu’à ce jour, une grosse exaspération me tient !
Depuis plusieurs mois, je me trouve confrontée dans mon quotidien aux difficultés de réassort de mon magasin habituel.
Après investigation, et renseignements pris auprès des employés des rayons, voici de quoi il retourne.
Il y a eu la période « restructuration des zones de compétence des centrales d’achats » :
en clair, les implantations et les territoires d’achalandage ont été revus… Des magasins ont dû s’approvisionner auprès d’une autre centrale qui ne disposait pas du même catalogue de produits mis « à disposition », parce que ses clients ne consommaient pas la même chose.
Imaginez le soucis d’un gars du nord qui ne trouve plus le maroilles produit à vingt kilomètres de là mais croule sous les offres de choucroute ou de kouign amann, qui plus est, industriel.
Puis il m’a fallu renoncer à mon pot de miel local, à mon beurre et à mes entremets. Je deviens victime de ces difficultés de réassort.
Maintenant, il y a carrément des trous dans l’achalandage ou une prolifération de produits « marque magasin ».
La raison de la disparition de la production « locale » ? Trop locale !
La centrale d’achat ne veut plus la gérer : trop de temps passé pour contacter de trop nombreux producteurs-vendeurs, pour de « faibles » volumes de produits écoulés, sans parler de la difficulté à discuter le prix.
Il n’y a pas à dire, le compte n’y est pas entre la multinationale et l’entreprise départementale.
Et le client dans tout cela ?
Il s’adapte !
Sous prétexte que seul le critère du prix motive son acte d’achat, « on lui en donne » pour son argent ; c’est à dire peu !
Je crois que cette logique l’emportera, pour deux raisons : la puissance des chaines de magasins est grande et la population doit faire face à la crise et la paupérisation de ses revenus malgré son appétit constant à « consommer sans renoncer» dans de nombreux domaines.
C’est la force de l’habitude des « temps meilleurs » mais aussi une volonté farouche de ne pas (trop) se restreindre, pour ne pas admettre la perte de richesses alors que d’autres continuent à profiter.
Le manque de structures intermédiaires est également un obstacle.
En effet, s’il existe des magasins de proximité, peu restent indépendants de toute franchise ou chaine de vente.
Le temps et la rentabilité n’y sont pas toujours au rendez-vous, même chez les franchisés alimentaires, sauf à sacrifier la vie de famille, ouvrir le dimanche, etc.
Il reste donc à concevoir un type de magasin de proximité (et prévoir le stationnement pour nos chères voitures!) de producteurs locaux, à prix raisonnables pour des clients militants.
Dans les années 70, il restait encore quelques enseignes « COOP », balayées par la force de vente de marques désormais « hypermarché ».
Là aussi, le vendeur était militant.
Pour bien faire, il faudrait lancer une vaste enquête, voire une étude de faisabilité, pour des structures favorisant la consommation locale, sans intermédiaire.
Mamouchka.
une dérive réelle, satisfaire la rentabilité en oubliant de plus en plus la satisfaction consommateur. Pour les coops, voici le nouveau nom, SCOP et 2 liens d’informations relatives au post,
http://www.scop.coop/P193_FR.htm
http://www.biocoop.fr/magasins-biocoop.php
Philippe
Pour les « biocoop » et les « scop », je connais et je pratique à l’occasion.
En parlant de la « coop » j’évoquais le nom-même de l’enseigne.
Je me demande également s’il ne s’agissait pas d’un magasin proche d’un syndicat ouvrier… Ma mémoire me joue des tours.
Dans un autre registre, il y avait une boutique appelée « le familistère » (en référence au mouvement social) où les jeunes ménages pouvaient trouver de quoi s’installer à pas cher … Quand le trousseau faisait office de liste de mariage !
Sans doute êtes-vous trop « jeune » où ayant habité un lieu dépourvu d’un tel magasin pour en avoir le souvenir …
Mamouchka.